Le Boviduc,
ou petit tunnel creusé sous la voie du Vieux Tacot, enjambe le ruisseau la Malincourie, qui sépare les communes de Saint-Saud-Lacoussière et Champs-Romain. Les bovins pouvaient passer ainsi d’un pré à l’autre sous la voie ferrée en longeant tranquillement le ruisseau canalisé sur quelques mètres.
Ce type d’ouvrage de passage agricole était donc très intéressant pour sécuriser les allers et venues des animaux.
Le Tacot est entré en service à la fin de ce que l’on appela la première ère industrielle, le 14 avril 1912 pour relier Saint-Pardoux à Saint-Mathieu en Haute-Vienne. Chaque village voulait son chemin de fer départemental, et c’était bien souvent des bras « de fer » assez violents entre élus. Ici, on appelait cette ligne le « Sireyjol » du nom du conseiller départemental…
Son arrivée était la suite logique de tout un processus de développement du réseau ferroviaire en France entre 1857 et 1877. Durant cette période, le chemin de fer va relier Paris à toutes les grandes villes de province. Il va devenir alors un formidable outil de développement économique.
On va ensuite connecter les grandes villes entre elles (1875-1895). C’est le cas de la ligne Angoulême-Brive qui passe par Nontron avec les magnifiques ouvrages d’art (viaducs) dont l’ancien tracé a été transformé en grande partie en voie verte.
Dans la foulée on construira le réseau de 7 petites lignes « métriques » départementales (les « Tramways » dont la largeur entre deux rails ne dépassait pas le mètre), reliées avec les précédentes, dont celle du Tacot.
C’est un véritable travail de forçat qu’ont réalisé les ouvriers sur le chantier du tracé, pour le terrassement, le concassage et la mise en place des pierres du ballast, la pose de la voie, etc. A l’époque, pas de bulldozer ou de pelle mécanique, c’était la pioche, la pelle, la barre à mines, la masse et la brouette.
Cette belle aventure de pionniers se termina malheureusement beaucoup trop tôt. Avec les progrès de l’automobile, le « Tacot » n’était plus rentable. Le sifflet de la locomotive « Pinguély 030T» s’est tu pour toujours au soir du 30 novembre 1934, après 22 ans de bons et loyaux services.
Ailleurs, en Dordogne, la plupart des lignes seront fermées avant 1949.
Le train était utilisé tout autant pour les voyageurs que pour les marchandises (notamment les produits du châtaignier : cercles de barriques, merrains, etc.).
Sur le mur de la gare, on peut admirer une plaque commémorative inaugurée en 2012 à l’initiative de l’association Georges Rocal pour célébrer le centenaire du Tacot.
On retrouve l’épopée du Tacot dans le remarquable ouvrage de Monsieur Henri Brives « Les Tacots du Périgord », publié en 1985.